Historique de la Ville

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Venez découvrir l'histoire de la Ville

HISTOIRE D’UNE CAPITALE

RIOM OCCUPE UNE HAUTEUR, SITE DÉFENSIF AU COEUR D’UNE ZONE DE CONTACT ENTRE LA PLAINE DE LA LIMAGNE À L’EST ET LES PREMIERS CONTREFORTS DE LA CHAÎNE DES PUYS* À L’OUEST.

Le nom celtique de Ricomagum – le riche marché – indique un centre économique aux fonctions commerciales importantes au carrefour de deux grandes voies, la route de la vallée de l’Allier et celle de l’océan Atlantique.

Au Moyen Âge, Riom, bourg d’origine antique, se développe autour d’un édifice religieux devenu lieu de pèlerinage sur les reliques de saint Amable. Capitale administrative des Terres royales d’Auvergne dès le XIIIe siècle, la ville connaît alors deux périodes fastes : celles des apanages d’Alphonse de Poitiers (1241–1271) et de Jean de Berry (1361–1416). Si le premier lui donne un nouveau plan d’urbanisme, l’autre construit le palais ducal et la Sainte-Chapelle.

À la Renaissance, après l’apanage de la famille de Bourbon (1416-1527), la ville, comme le duché d’Auvergne, revient à Louise de Savoie, mère de François Ier, puis définitivement à la couronne de France (1531). Riom est une ville florissante, siège des différentes juridictions royales. Le soin apporté à la construction et au décor des demeures témoigne de l’essor urbain.

Au XVIIIe siècle, la ville s’ouvre sur l’extérieur avec la démolition des remparts et l’aménagement des boulevards plantés d’arbres. Parallèlement aux grands travaux d’urbanisme, les particuliers construisent de nouveaux hôtels ou entreprennent des rénovations en remplaçant les façades à pignons du XVIIe siècle par des façades rectangulaires. Passée l’époque révolutionnaire, Riom conserve une fonction judiciaire et obtient alors la création de la cour d’appel (1804). Le palais de justice est construit à l’emplacement du château des ducs.

Le XIXe siècle voit l’extension de la ville mais n’a que bien peu transformé le centre ancien. Unanimement reconnu aujourd’hui, le caractère esthétique du patrimoine architectural fait l’attrait de ce secteur sauvegardé (1967) qui est aussi un pôle culturel attractif grâce à ses deux musées : le musée régional d’Auvergne (1969) et le musée Mandet (1866), rénové et agrandi en 1983 puis en 2011. Riom, capitale historique de l’Auvergne a donné son nom au Pays d’art et d’histoire (2005).

Les quatre quartiers

Le centre ancien de Riom classé secteur sauvegardé comporte quatre quartiers délimités par de grandes artères orientées vers les quatre points cardinaux.

De la porte de Layat à la porte de Clermont, la ville est traversée par le grand axe nord-sud constitué des rues de l’Horloge et du Commerce. En revanche, l’axe est-ouest, de la porte de la Bade à la porte de Mozac n’adopte pas un tracé continu. Du fait de l’importance du noyau historique, quartier religieux, l’actuelle rue Gomot, ancienne rue de Mozac, apparaît décalée au sud par rapport au carrefour central.

Si chaque quartier révèle une histoire et une morphologie particulières, les façades des demeures de qualité et la présence des boutiques témoignent de la concentration des fonctions résidentielles et commerciales sur les grandes voies de circulation.

-        Le quartier Saint-Amable (nord-ouest)

La trame des rues du quartier Saint-Amable  révèle le tracé du noyau urbain primitif, situé autour de l’église devenue lieu de pèlerinage sur les reliques de son fondateur saint Amable. C’est à partir de ce noyau historique que la ville s’est développée tout d’abord au sud avant d’être enserrée dans les fortifications circulaires. Quartier religieux soustrait à la circulation jusqu’aux travaux d’urbanisme du XVIIIe s., il a accentué son activité commerciale avec la création de la place de la Fédération, place à programme d’époque révolutionnaire, composée d’un quartier marchand en hémicycle autour d’une halle au blé transformée en marché couvert. Cet ensemble abrite maintenant la maison des associations et l’office de tourisme intercommunal.

-        Le quartier du Palais, ancien quartier du Poux (nord-est)

L’actuel quartier du Palais, ainsi dénommé par référence au palais ducal puis au palais de Justice qui l’a remplacé, s’appelait à l’origine le quartier du Poux. Il aurait dû son nom à un ancien puits,  poux en langue auvergnate, le puits Lavèze qui se trouvait dans la cour du palais ducal et dont certains éléments ont été remployés au sommet de la tour de l’Horloge. Siège des juridictions seigneuriales puis royales, il est resté un quartier à vocation administrative très fortement marqué par les fonctions judiciaires.

-        Le quartier du Marthuret, ancien quartier Naigueperse (sud-est)

L’ancien quartier Naigueperse, du latin  aquae sparsae (les eaux éparses), doit son nom à un sous-sol particulièrement humide. Situé sur le versant sud de la butte et traversé par l’Ambène, il est parcouru de venelles qui le drainent. Sa dénomination actuelle lui vient de l’église Notre-Dame du Marthuret, du latin martyrium, qui indique la présence d’un ancien cimetière à l’origine en dehors de la ville primitive. Autrefois quartier populaire où se côtoyaient laboureurs et tanneurs, il concentre aujourd’hui des activités commerciales, administratives, scolaires et culturelles.

-        Le quartier des Tanneries, ancien quartier Saint-Jean (sud-ouest)

Traversé par le cours dérivé de l’Ambène qui alimentait les cuves des tanneurs, le quartier Saint-Jean reste marqué par les nombreux témoignages de la tannerie qui fut longtemps prospère. Un habitat modeste, parfois de simples granges, des îlots densément peuplés, telles étaient les caractéristiques de ce quartier industrieux, investi également par les paysans et les vignerons. Dans les années 1970, en raison de la dégradation de son tissu urbain, il est devenu îlot opérationnel du secteur sauvegardé. Ainsi, a-t-il vu de nombreuses rénovations et notamment la construction de logements sociaux qui lui ont redonné vie.

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La rue était initialement divisée en trois tronçons. Dans sa partie la plus proche du rempart, démoli entre 1739 et 1768, elle s’appelait rue de la porte de Mozac. Au XVIIe s., la partie centrale prend le nom de rue des Carmélites après l'installation de cet ordre en 1618. La partie de la rue qui débouche sur celle du Commerce est très longtemps nommée rue de l'Aumône. L’ensemble de la rue s’est appelée d’abord rue de Mozac (voir plaque). Devenue rue de la Bienveillance sous la Révolution, elle ne reprend son nom de rue de Mozac qu’au XIXe s. avant de devenir rue Hippolyte-Gomot après la mort en 1927 de son plus illustre habitant de la fin du XIXe s.

D’HIER A AUJOURD'HUI

La porte de Mozac, située autrefois à l'extrémité de la rue Gomot, a longtemps été une des principales entrées de la ville. Voyageurs et pèlerins se pressaient dans cette rue très commerçante, où le souvenir des anciennes boutiques (maisons étroites avec grande ouverture cintrée, taulière) est encore présent sur beaucoup de façades. Au Moyen Age, les hôtelleries y sont nombreuses et réputées ; les pèlerins de Compostelle s'arrêtent volontiers, dit-on, à celle de la Croix d'or ; plusieurs auberges sont placées sous le vocable de saint Jean (Logis de saint Jean, Le Chef de saint Jean), en raison de la dénomination du quartier.

A la fin du XIXe s., la rue conserve très fortement l'empreinte du passé : les maisons, assez petites, n'abritent chacune qu'un nombre réduit d'habitants. La moitié des chefs de famille ont une activité commerciale ou artisanale, mais près d'un tiers des habitants appartiennent à la catégorie de la petite bourgeoisie des rentiers et propriétaires, disposant souvent d'un domestique à demeure. La moyenne d'âge est assez élevée : un quart des chefs de famille a plus de 60 ans.

La sociologie des habitants de la rue se modifie sensiblement au début du XXes. En1931, plus d'un chef de famille sur trois a moins de 40 ans. Si l'activité commerciale demeure très présente, la population est composée pour une bonne part d'ouvriers et d'employés, qui représentent près du tiers de la population, alors en légère augmentation globale (la population moyenne des maisons passe de 6 à 7 habitants).

A la fin du XXe s., le principal changement que l'on relève est la très importante baisse du nombre des habitants (160 contre 395 en 1931). Mais la structure de l'habitat n'a guère évolué : plus de la moitié des appartements compte moins de trois pièces peut expliquer que la rue continue d'être habitée par une population relativement jeune (près d'un chef de famille sur deux a moins de 40 ans), organisée en ménages de taille réduite : la moyenne est inférieure à deux personnes par ménage. Pour beaucoup de ses habitants, locataires pour la plupart, la rue Gomot n'est sans doute qu'une étape.

 

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Le Coin des Taules, actuellement carrefour à l'intersection des deux principales artères de la ville, était autrefois une place publique. Primitivement, elle allait de la fontaine des Lignes rue du Commerce à la fontaine des Lions rue de l'Horloge. On disait Les Taules, mot qui signifie table, du patois taulo, taula, du latin tabula : étals des commerçants. Pendant la Révolution, elle s’appelle place de l'Unité. De la fontaine des Lions jusqu'au rempart la rue prend le nom de rue Sous-la-Fontaine-des-Lions, parfois plus simplement rue des Taules, rue des Lions ou rue de Layat. Le 13 Nivose an Il, elle est nommée rue de la Fraternité. Puis, sur toute sa longueur, elle devient rue de l'Horloge.

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Jusqu'en 1958, date de percement de l'avenue Jean-Reynouard qui a dévié vers l'ouest la circulation de Clermont à Paris, la rue de l'Horloge est la principale voie d'accès à Riom par le nord. Une forte dénivellation par rapport au faubourg de Layat la rend peu accessible : en 1788, l'intendant d'Auvergne, Chazerat*, dote la ville de la double rampe et de l'escalier monumental qui portent son nom (inscrit sur l’Inventaire supplémentaire des Monuments historiques  deux siècles plus tard).

Construits sur des parcelles généralement étroites et perpendiculaires à la rue, les immeubles ont des communs donnant sur les rues parallèles. La plupart des façades sont plus récentes que les escaliers ou les élévations sur cour. Celles de la fin du XVIe s. et du début du XVIIe sont à pignon ; leurs fenêtres, larges et nombreuses, ne sont séparées que par d'étroits trumeaux. Plus tard les rampants du toit ont été masqués par des placages rectangulaires et les façades des XVIIe et XVIIIe s. sont moins percées. Les compositions impaires, à trois ou cinq travées, créent un effet de symétrie, du moins au dessus du rez-de-chaussée où la présence d'une boutique rejette la porte d'entrée sur le côté.

Longtemps bourgeoise et commerçante, la rue connait depuis le XIXe s. une évolution démographique et sociologique très marquée. De 1881 à 1931 la population progresse de 247 à 299 habitants ; en 1985 elle n'est plus que de 153 personnes, dont 37 enfants, et 42 logements, sur 148, sont vacants. Le nombre moyen de personnes par logement est de 3,53 en 1881 ; de 3,15 en 1931 ; il tombe à 1,44 en 1985.

C'est que, voici plus de cent ans, les domestiques étaient encore nombreux : un habitant sur quatre. Ils ne sont plus qu'un sur quinze en 1931. Cadres et professions libérales tendent alors à remplacer les gens de justice ; artisans et commerçants se maintiennent, mais un afflux d'ouvriers et d'employés modifie le caractère de cette rue autrefois dominée par une bourgeoisie aisée de rentiers et de propriétaires : souvent divisés en petits logements, les immeubles sont occupés de façon plus dense.

A la fin du XXe s., la population se répartit en trois groupes, d'importance voisine : un gros tiers d'ouvriers et employés, près d'un tiers de retraités, un tiers de cadres, enseignants, professions libérales, artisans et commerçants. Considérés dans les tranches d’âge extrêmes, les chefs de famille sont plus âgés que dans l'ensemble du centre ville (moins de très jeunes, plus nombreux au delà de 65 ans), mais la catégorie des 25-39 ans est au contraire légèrement mieux représentée (trois sur dix) et depuis sa piétonisation partielle en 1986, ainsi que la réouverture au public de la tour de l'Horloge, au moins dans sa partie haute la rue présente un aspect plus animé.

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Reliant le Coin des Taules à la porte est de la ville (porte de Bade), la rue de l'Hôtel-de-Ville s'est d'abord appelée rue de la Vieille Draperie jusqu'à la rue de Palerme (rue de l'Intendance d'Auvergne) et rue du Palais dans sa deuxième partie. Sous la Révolution elle porte le nom de rue de la Réunion. Au XIXe s., dénommée un temps rue Desaix, elle devient rue de l'Hôtel-de-Ville.

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L'une des quatre artères majeures tracées sous Alphonse de Poitiers (XIIIe s.), la rue de l'Hôtel-de-Ville bénéficie aujourd'hui d'une intense activité commerciale. Cette situation n'est pas nouvelle : déjà à la fin du XIXe s., plus du tiers des habitants de la rue est employé dans le commerce et l'artisanat, demeurant souvent au-dessus de leurs boutiques ou échoppes. Malgré ces permanences, la sociologie de la rue s'est toutefois assez sensiblement transformée en un siècle. Il y a cent ans, les hommes de Justice, de l'avocat général au greffier, sont assez nombreux à résider dans cette rue aux appartements vastes et confortables. Mais déjà vers 1930, bénéficiant de l'automobile et refusant ses nuisances quotidiennes sous leurs fenêtres, ces catégories sociales désertent le quartier du Palais ; l'éventail social des habitants de la rue se diversifie, avec en particulier l'installation d'employés et fonctionnaires divers.

Du point de vue numérique, la population de la rue ne cesse de décroître depuis un siècle : 148 personnes l'habitent en 1985, contre 334 en 1881. A cette époque, la taille des ménages est très variée, de la personne seule (veuve rentière, petit employé célibataire...) aux grandes maisonnées incluant collatéraux et domestiques. En 1930 les ménages de trois ou quatre personnes représentent près de la moitié des résidents, et l'âge moyen des chefs de famille a sensiblement baissé. Aujourd’hui, ces chiffres ont encore diminué. Proche du palais de justice et du collège, la rue de l'Hôtel-de-Ville est déjà en 1881 celle des libraires riomois. Cette tradition continuée n'est pas étrangère à sa vitalité d'aujourd'hui. Le musée Mandet, rénové et augmenté de la donation Richard en 1983, y est établi depuis 1865.

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Dans sa partie sud, la rue s'appelait autrefois rue de la Porte-de-l'Hôpital. A partir de l'église du Marthuret, elle devenait la rue sous-la-Fontaine-des-Lignes. De cette fontaine jusqu'au coin des Taules (voir rue de l’Horloge), elle portait le nom de rue des Taules. Sous la Révolution, elle prend un temps le nom de rue de l'Humanité, avant de recevoir sa dénomination actuelle au XIXe s.

D’HIER ET AUJOURD'HUI

Tracée après Jean de Berry*, la rue étonne les visiteurs de l'époque classique par sa largeur exceptionnelle. Pendant longtemps elle est animée par un marché. Dans sa partie basse, près de la porte, les hôtelleries sont nombreuses. Aux XVIIe et XVIIIe s., l'alignement des maisons gagne en régularité par le placage de façades qui font disparaître les anciens pignons.

A la fin du XIXe s. la rue du Commerce est une rue très vivante. Du point de vue démographique, sa population est équilibrée : un peu plus de la moitié des chefs de famille a moins de 50 ans ; mais la taille des ménages y demeure modeste : un peu plus de 3 personnes par ménage, y compris de nombreux domestiques (15 % des habitants recensés).

Cinquante ans plus tard la physionomie générale n'a guère changé. Tout au plus peut-on relever un léger rajeunissement de la population : les chefs de famille de moins de 50 ans représentent alors un peu plus de 60 % du total. La taille des ménages a légèrement diminué, surtout parce qu'il n'y a presque plus de domestiques et que le nombre des ménages comportant une seule personne a fortement augmenté (44 contre 26 précédemment). Sans doute certaines de ces personnes occupent-elles des chambres de bonnes devenues vacantes.

En 1931, comme en 1881, les artisans et commerçants sont nettement la catégorie socio-professionnelle la plus représentée. Les propriétaires, rentiers et personnes sans profession sont aussi très nombreux aux deux dates. Mais la population est plus diverse en 1931 : le groupe des cadres et professions libérales est désormais important (41 contre 21 en 1881). Surtout, employés et ouvriers représentent près de la moitié des chefs de famille. Cette évolution de la composition socio-professionnelle reflète certainement la disparition de beaucoup de petits métiers et l'avènement d'un nouveau mode de vie : les nombreux sabotiers ont disparu; en revanche, plusieurs chauffeurs habitent rue du Commerce.

A la fin du XXe s., le nombre des ménages habitant la rue a diminué, tout comme sa population globale qui n'est plus que de 296 personnes (contre 477 en 1931). Avec 44 % de chefs de famille de moins de 40 ans, la rue est du point de vue démographique un fidèle reflet de l'ensemble du centre ville.

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